L'étoile de Madagascar (Angraecum sesquipedale) est une espèce de la famille des Orchidaceae endémique de Madagascar, plante vivace à croissance monopodiale, épiphyte ou plus rarement lithophyte originaire des forêts côtières de la côte Est (canal des Pangalanes).
La pollinisation est assuré par un papillon nocturne de la famille des Sphingidae Xanthopan morgani praedicta. C'est une sous-espèce à la trompe particulièrement longue du sphinx africain Xanthopan morgani. L'histoire de sa découverte est particulière.
La morphologie de la fleur d'Angraecum sesquipedale n'avait pas manqué d'attirer l'attention de Charles Darwin qui écrivait en 1862 :
I must say a few words on the Angræcum sesquipedale, of which the large six-rayed flowers, like stars formed of snow-white wax, have excited the admiration of travellers in Madagascar. A whip-like green nectary of astonishing length hangs down beneath the labellum. In several flowers sent me by Mr. Bateman I found the nectaries eleven and a half inches long, with only the lower inch and a half filled with very sweet nectar. What can be the use, it may be asked, of a nectary of such disproportional length? We shall, I think, see that the fertilisation of the plant depends on this length and on nectar being contained only within the lower and attenuated extremity. It is, however, surprising that any insect should be able to reach the nectar: our English sphinxes have probosces as long as their bodies: but in Madagascar there must be moths with probosces capable of extension to a length of between ten and eleven inches!
Dans plusieurs fleurs que m'a envoyées Mr. Bateman, j'ai trouvé des nectaries de onze pouces et demi de long, avec seulement le pouce et demi inférieur rempli d'un nectar très doux. [...] Il est cependant surprenant qu'un insecte soit capable d'atteindre le nectar : nos sphinx anglais ont des trompes aussi longues que leur corps; mais à Madagascar il doit y avoir des papillons avec des trompes capables d'une extension d'une longueur comprise entre dix et onze pouces !
Tournée en dérision au début, cette prédiction se trouva renforcée par la découverte de papillons présentant ces caractéristiques au Brésil (Hermann Müller, 1873) puis par les recherches d'Alfred Russel Wallace qui proposa Xanthopan morgani comme pollinisateur potentiel en 1871. Ce n'est finalement qu'en 1903 que la sous-espèce Xanthopan morgani praedicta fut décrite par Lionel Walter Rothschild (1868-1937) et Karl Jordan (1861-1959). Au repos, la trompe de ce papillon est enroulée 20 fois sur elle même. La variété longicalcar d'une autre espèce Angraecum eburneum possède un éperon encore plus long d'environ 40 cm et on ignore s'il existe un pollinisateur particulier avec une morphologie adaptée à la longueur de cet éperon.
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